Là où croît le péril 2025, projet en cours

Ici, le corps.
Ici, l’image prend corps.
La gélatine circule – dans nos tissus, dans l’image.
Lien ténu entre le vivant et la photographie, présente dans nos corps sous forme de collagène, mais aussi substance du film argentique,
elle devient le fil conducteur de ce travail : à la fois condition et témoin du vivant.

Elle relie la chair à la photographie, le vivant à sa trace.
Aux fragments de corps répondent des ciels et horizons.
Non comme échappées mais plutôt comme échelles.
Entre l’infiniment petit et l’infiniment grand, entre ce qui se défait et ce qui persiste.
Comme l’image latente sur le négatif : suspendue entre le visible et l’invisible.

C’est là que tout se joue –
dans cet entre-deux.
C’est là que je me situe.
Ni morte, ni vivante.

Est-ce cela, le deuil ?
Peut-être.

De là, je regarde.
De là, je cherche à comprendre ce lien organique et symbolique :
entre la photographie et le corps, entre la mort et la vie –
entre leur mort et ma vie.

Et de loin ce vers d’Hölderlin m’accompagne :
« Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve. »